Selon un calcul de Bloomberg, la moitié des sociétés payant des dividendes ont déjà annoncé postposer leur dividende, le revoir ou l'annuler. KBC et ING ont directement réagi et annoncé qu'ils reportaient leur décision à octobre. La BCE a aussi indiqué que si toutes les banques de la zone euro appliquaient les mêmes mesures, le capital des banques serait renforcé de 30 milliards d'euros.
La banque centrale européenne (BCE) met la pression sur toutes les banques pour ne pas payer leurs dividendes ou, au minimum, les postposer à octobre pour préserver assez de capital afin de pouvoir prêter et soutenir l'économie.
On ne regarde pas seulement dans le secteur bancaire ce qu'il faut faire du dividende. Beaucoup d'entreprises travaillent à capacité réduite et mettent leurs travailleurs en chômage technique. Ces sociétés doivent toujours faire face à leurs coûts fixes. Pour conserver les liquidités, de plus en plus de sociétés se dirigent vers le dividende en question. De nombreuses sociétés vont le réduire ou l'annuler.
La France ne donne aucun support aux sociétés qui payent un dividende. Des bruits courent qu'il en serait de même en Allemagne. Des décisions individuelles seront prises par dossier mais la règle générale serait qu'aucun dividende ne peut être payé. Si les sociétés payaient quand même des dividendes, elles devraient rembourser l'aide de l'état avec une pénalité en plus. Le ministre allemand de l'économie, Peter Altmaier, trouve que les sociétés qui demandent un support financier ne peuvent pas non plus payer de bonus à leurs managers.
Le rendement sur dividende des actions européennes, qui s'élève historiquement à 4,3% suite à la baisse du marché cette année, serait réduit environ de moitié. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour les investisseurs qui cherchent le rendement. ING, après l'annonce du report de son dividende, a été fortement pénalisée par le marché avec une baisse de -20% entre le 26 et le 31 mars, alors que la bourse était relativement stable avec une baisse de -2%.
L'annulation du dividende a du sens dans le contexte actuel et doit être considérée comme une contribution des actionnaires aux difficultés financières liées au COVID-19. Nous avons répété ces dernières années à de nombreuses reprises que le rendement beaucoup plus bas des placements non risqués par rapport aux rendements à risque (actions) devrait un jour être corrigé mais on ne s'attendait pas à ce que le rendement des dividendes soit fortement réduit…
Ci-dessous, nous montrons l'évolution du rendement sur dividende des actions européennes avec une estimation pour les prochaines années face au rendement à 10 ans des emprunts belges. Sur l'échelle de droite nous avons repris la différence entre les deux.
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