Les Credit Default Swaps (CDS) sont des contrats dérivés sur le crédit qui donnent la possibilité aux investisseurs de transférer le risque qu'ils portent sur une société, un pays ou une autre entité à une autre partie.
Les CDS existent pour les sociétés qui ont émis des obligations et sont généralement traités sur des durées standards comme 5 ou 10 ans. Un CDS représente en fait la perception du risque par le marché. La valeur du CDS évolue de pair avec l'évolution du spread et donc du rendement sur l'obligation qui représente en fait la même perception de la hauteur du risque lié à l'émetteur. On pourrait le comparer avec l'évolution de la volatilité sur le marché des actions. Les agences de notation comme S&P ou Moody's peuvent potentiellement adapter la notation ultérieurement si le spread s’élargit ou si la valeur du CDS augmente.. Un CDS est donc un paramètre important en période de crise comme c'est le cas actuellement car les ratings ne sont pas encore adaptés ou ne seront pas adaptés en fonction de l'évolution de la crise.
Les CDS sont des dérivés et peuvent donc être utilisés pour se protéger d'un défaut si l'on détient l'obligation concernée. On achète de préférence un CDS (comparable à une option put sur les actions) quand le marché est calme (jusqu'en février, comme on peut le voir sur le graphique). Lorsque la valeur du CDS augmente, sa position compense l'évolution négative de l'obligation détenue. On peut aussi utiliser l'augmentation inhabituelle de la valeur du CDS pour le vendre et, de ce fait, créer une exposition à l'émetteur.
Vous trouverez un graphique reprenant l'évolution des CDS à 10 ans de quelques assureurs européens. Plus le niveau est haut, plus la perception du risque est haute. Comme vous pouvez le voir sur le graphique, le CDS d'Allianz (ligne rouge) est le moins élevé, suivi par AXA (ligne verte), Prudential (assureur anglais – ligne orange) et enfin Generali (assureur italien - en violet). (source : Bloomberg).
La hausse des prix des CDS se reflète dans la hausse des rendements des obligations des émetteurs et donc une évolution similaire au niveau des obligations concernées.
Si on regarde Generali, on voit qu'au plus haut du CDS à 10 ans on peut recevoir 2,5% par an, si on se porte garant d'un éventuel défaut de Generali, ou on peut payer 2,5% pour se couvrir de ce même risque.